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Ça, y est : le niveau va bientôt monter, grâce aux enfants d’immigrés...
En France, dans un contexte de pré-campagne présidentielle et d’instrumentalisation des discours sur l’immigration, on entend un grand n’importe quoi depuis déjà plusieurs mois...
Le site du Café Pédagogique est donc bien inspiré de publier dans son éditorial du 25 mai et dans son expresso du 21 juin quelques analyses qui font monter le niveau intellectuel, par rapport notamment à certains discours de notre cher ministre de l’intérieur...
Dimanche 22 mai, M. Guéant déclarait : "Contrairement à ce qu’on dit, l’intégration ne va pas si bien que ça : les deux tiers des échecs scolaires, c’est l’échec d’enfants d’immigrés".
M. Guéant entend donc dire que l’immigration va bien (on se demande où), et croit savoir que les enfants d’immigrés font baisser le niveau. Or, l’affaire n’est pas si simple, comme le montrent les chiffres du ministère de l’éducation, cités par Le Café Pédagogique.
En substance, les enfants d’immigrés sont issus de milieux moins qualifiés que la moyenne en France, ce qui explique qu’il réussissent moins bien que la moyenne. Mais si on compare leurs résultats à ceux des français issus de milieux comparables, les enfants d’immigrés réussissent presque toujours mieux que les français !
D’après les chercheurs ayant réalisé les études citées, ce phénomène s’expliquerait par le fait que les enfants d’immigrés ont en général de fortes attentes via-à-vis du système scolaire, notamment en termes d’ascension sociale. Cela n’étonnera je pense personne, parmi les enseignants des classes qui accueillent ces enfants : la motivation et les progrès parfois très rapide de ces élèves sont partout constatés.
Finalement, il est donc tout à fait possible que les enfants d’immigrés fassent au contraire monter le niveau...
Et si on prend le discours du ministre au mot (certes en se bouchant le nez et en oubliant certains idéaux qu’on a en France, depuis quelques siècles), la conclusion est que pour être sûr de faire monter le niveau, il faudrait avoir des immigrés issus de milieux favorisés.
D’après d’autres discours sur "l’immigration choisie" (qui datent certes de l’élection présidentielle précédente) (voir par exemple ici, ou là), l’idée n’est pas neuve. Ces dernières années, le gouvernement a eu le loisir de nous en démontrer l’efficacité, et d’ailleurs le niveau doit sans doute déjà être en train de remonter...